Surveillance épidémiologique du paludisme en Guyane

La Guyane est le seul département français (avec la communauté territoriale de Mayotte) où le paludisme reste présent à l’état endémique.

Le nombre annuel de cas dans les territoires de l’intérieur (haut Oyapock et haut Maroni), où la transmission est permanente, est resté stable : entre 4 000 et 5 000 cas jusqu’en 1999.

Depuis 2000, il a régulièrement diminué pour atteindre environ 3 000 cas en 2002 et 2003. Dans cette zone, les indicateurs sont les plus hauts d’Amérique du Sud : l’indice parasitaire annuel1 (IPA) y est compris entre 200 et 300 alors qu’une zone de haut risque est définieà partir d’ un IPA de 1002.

Sur la côte, une mobilisation permanente des services sanitaires est nécessaire afin d’éviter la survenue de nouveaux foyers de transmission, alors que le vecteur est fréquemment présent et que les mouvements de population sont incessants avec les zones impaludées.

Depuis fin 2001, on note une recrudescence inquiétante du nombre de cas de paludisme dans la commune de Régina et à Cacao, bourgs proches de Cayenne, où l’intensité de la transmission est maintenant équivalente à celle retrouvée le long des fleuves (IPA compris entre 150 et 250). Parallèlement, le nombre de foyers de transmission augmente dans les communes du littoral.

Le développement anarchique d’activités aurifères, les flux migratoires permanents et la mobilité importante des habitants dispersés sur un territoire étendu rendent le contrôle du paludisme particulièrement difficile en Guyane.

Ce contexte géographique et humain impliquerait une adaptation permanente des méthodes de lutte et une excellente coordination des acteurs intervenant dans les domaines de la surveillance, du traitement et de la prévention.

L’objet de ce rapport est d’établir un état des lieux du système actuel de surveillance du paludisme en Guyane et de faire des propositions pour améliorer ce système.