Le chaman incarne au mieux les valeurs, exprimées dans le mythe, d’un mode d’être, de penser et d’agir qui vise à préserver un monde fait d’ « ordre, d’harmonie, et de beauté » – selon les Indiens Ojibwé des Grands Lacs – qui nous rapproche du premier état de la Création que les Tupi-Guarani appellent la « Terre sans mal ».
Comme le rêve, l’usage de psychotropes parfois réservés aux seuls chamans (champignons hallucinogènes, takweni…), ou d’un usage collectif (bière de manioc, ayahuasca, peyotl…), permet, dans une transe contrôlée, l’accès à ces paradis perdus qui, du point de vue des peuples traditionnels, ne sont en rien « artificiels ».
Dans l’un des récits de leur riche mythologie, les Émerillon, une ethnie amérindienne de 400 personnes en Guyane française, racontent que quelque part au milieu de la mer, derrière une falaise, se trouve le Pays des morts qu’ils appellent Alapukup