Les poisons de pêche contribuent en grande partie au pouvoir merveilleux que l’on attribue aux plantes et suscitent une vive curiosité de la part d’un large public.
La place qu’ils occupent dans l’économie des sociétés forestières d’Amérique tropicale suffit à elle seule pour qu’on s’y intéresse et a donné lieu à une masse d’observations ethnobotaniques de valeur très variable. Leur pouvoir ichtyotoxique s’accompagne souvent de propriétés insecticides qui ont depuis longtemps retenu l’attention des chimistes.
Notre but est de réactualiser les données ethnopharmacologiques concernants ces drogues. […] Nous nous limiterons aux poissons de pêche de Guyane et des régions voisines en nous référant particulièrement à nos observations de terrain qui portent sur l’ensemble des groupes ethniques de Guyane et à nos expériences de laboratoire.
Sur cette base, nous appliquerons systématiquement la méthode comparative qui consiste à mettre en situation les diverses remarques issues de la littérature tout particulièrement des siècles passés.
Des collections d’herbiers ont été systématiquement effectuées pour chacune des drogues citées. Pour chacune d’entre elles, nous indiquons les synonymies sous lesquelles elles sont encore fréquemment citées, leurs principaux caractères morphologiques et les observations ethnobotaniques les concernant.
Nous préciserons aussi lorsqu’ils sont connus les principes actifs mis en cause.