Vues de la mer, les côtes de Guyane apparaissent comme une longue bande uniforme de mangroves, rarement interrompue par des collines rocheuses couvertes d’une végétation forestière (de l’est à l’ouest : vraie et fausse Montagnes d’Argent, Pointes Montravel, Bourda, Montabo), des amas rocheux dénudés (pointe des roches à Kourou, battures de Malmanoury à l’est de Sinnamary) ou par de rares cordons sableux formant quelques petites plages (plages de l’Ile de Cayenne, plage de Kourou, de l’anse de Malmanoury, petites plages entre Organabo et la pointe Isère).
Les images aériennes, prises d’avions ou de satellites, montrent que si la limite arrière de la mangrove ne varie pas à notre échelle de temps, il n’en va pas de même sur le rivage, sans cesse remodelé par des alternances d’envasement et de dévasement, mais gagnant globalement sur la mer, comme en témoignent les cartes du XIX e siècle situant Sinnamary en bord de mer, les restes du petit phare marquant avant guerre l’entrée de la Sinnamary et aujourd’hui loin en amont de l’embouchure, la couverture photographique aérienne de 1955 qui montre le village d’Iracoubo presque en bord de mer et l’embouchure distincte de la Counamama, maintenant affluent de l’Iracoubo en aval du village du même nom…