En Guyane : “ethnologie” ou “patrimoine ?”

La crise économique et sociale que connaît la Guyane depuis le début des années 90 a fait apparaître, au-delà des enjeux économiques et de la question sociale, l’importance que revêt dans cette société la question de l’articulation des populations d’origines diverses rassemblées au cours de quatre siècles d’histoire coloniale.

Que cette articulation soit pensée, selon les moments et selon les lieux, sur le mode de l’intégration ou sur celui de l’affirmation des différences, qu’elle s’inscrive dans la continuité de l’appartenance à l’ensemble national français, ou dans une idée nationale guyanaise mobilisant pour une large autonomie ou pour l’indépendance, elle reste toujours perçue comme problématique, plaçant les affirmations identitaires et les revendications qui leur sont liées dans une histoire particulièrement complexe.

L’histoire de la société guyanaise moderne se confond pour une large part avec celle de la société créole, qui a commencé à se dessiner au sein du système esclavagiste, puis a pris progressivement forme à la suite de l’émancipation de 1848 et de l’arrivée des premières vagues d’immigration liées notamment à la découverte de l’or.