Entre ethnicité et national : A propos de la Guyane

La question de l’ethnicité représente aujourd’hui un enjeu d’autant plus sensible qu’il se manifeste dans un contexte de crise des sociétés modernes, conduisant à une remise en question des formes classiques de l’Etat-nation.

L’exacerbation des revendications d’appartenance culturelle spécifique au sein de ces Etats prend une dimension politique lorsqu’elle remet en question les formes d’articulation des univers culturels hétérogènes rassemblés dans un même ensemble politique.

Or ; quels modèles les acteurs sociaux peuvent-ils élaborer pour rendre compte des formes de « passage » entre ces différentes composantes ?

Dans une terre telle que la Guyane, département français traversé par une revendication d’autonomie politique qui apparaît désormais accessible, la tension entre la formation d’un ensemble de type national et l’affirmation d’identités ethniques singulières, qui s’inscrivent dans des espaces et des temporalités spécifiques, offre une illustration particulièrement lisible de ce type de situation.

La grande hétérogénéité des origines culturelles des populations guyanaises, et l’expression nouvelle de revendications d’appartenance ethnique suscitent en effet une inquiétude sur le devenir de la société guyanaise, très présente dans le discours public des responsables politiques. La diversité culturelle est pourtant un fait ancré dans l’histoire moderne de cette région.