Estimer les faibles densités d’espèces chassées en Guyane. Proposition de calcul d’une «largeur effective de comptage» spécifique

Le suivi des populations animales en vue de leur gestion fait de plus de plus souvent appel à des indices, ou indicateurs de l’état des populations et de leur évolution.

Cependant, si ces indicateurs sont faits pour alléger le suivi à long terme, leur mise au point et leur validation initiale demande de longues études préalables et souvent beaucoup de connaissances de base.

En milieu Amazonien, la grande majorité des études sur la durabilité de la chasse fait appel à des modèles plus ou moins dérivés du modèle initial de prélèvements durables proposé par Robinson & Redford (1991).

Dans la situation commune à toutes les études de ce type en forêt néotropicale, caractérisée principalement par un manque crucial de données et d’informations biologiques fiables, ces analyses se basent généralement sur des modèles simplifiés de dynamique de population pour évaluer les effets des prélèvements par la chasse.

Les paramètres requis sont donc les taux d’accroissement, avec une prise en compte de l’effet de densité-dépendance, les taux de prélèvement et les densités animales. Parmi les nombreuses sources d’incertitude pour l’application de ces modèles, l’estimation des densités n’est pas des moindres.

La plupart des études sur des espèces forestières font appel à la méthode du line transect pour estimer les abondances et les densités. La densité est le nombre d’objets (individus ou groupes) observés par unité de surface dans un site, et s’estime alors selon la formule générale : D = n/2Lâ (avec n, nombre d’observations ; L, longueur totale parcourue ; et â, estimation de la largeur prospectée de chaque coté du transect).

Alors que n et L sont obtenus facilement, toute la difficulté de l’estimation des densités par transects réside dans l’estimation de la largeur â sur laquelle s’effectue le comptage, qui dépend de la probabilité de détecter un objet à une distance donnée.