Cette étude s’intéresse au processus de créolisation tel qu’il se joue dans les sociétés nées de la colonisation esclavagiste.
Le cas de la Guyane permet de saisir ce processus dans sa forme première – assimilation minimale par apprentissage forcé des valeurs de la religion chrétienne et du travail – et dans son recentrage autour d‘une dynamique créatrice après l ’émancipation.
Les particularités de la situation guyanaise montrent que cette dynamique fut immédiatement mue par l’individualisme qui, comme principe structurant, marqua d‘emblée le monde créole considéré au sceau de la modernité.
Caractérisée par son obligatoire ouverture aux autres, la créolisation est aujourd’hui confrontée, en Guyane, à un devenir rendu problématique par l’importance des flux migratoires.
De la présente volonté d’ethnicisation qui pourrait condamner le groupe créole à n‘être plus qu’une minorité parmi d‘autres, à l’émergence d’une néo-créolisation sur la base d’un nouveau recentrage, en passant par la pleine reconnaissance de la dimension pluriculturelle de cette société : tels sont actuellement l’éventail et le jeu des possibles.