Entre les débuts de la colonisation française aux Amériques et la fin du XVIIIe siècle, le personnage de l’administrateur colonial, l’agent du roi, a évolué.
Certains d’entre eux ont sacrifié au service du Roi épouses et enfants restés en métropole, leurs fortunes personnelles et parfois leurs vies.
Mais, entre Colbert et Maurepas s’est opéré un dangereux glissement. Après 1715, le gouverneur et l’intendant sont en revanche séduits par l’attraction qu’exerce sur eux la propriété coloniale.
Posséder des habitations, des esclaves, obtenir des exemptions de capitation pour sa main d’œuvre servile deviennent des privilèges rémunérateurs.
Aux administrateurs qui se sont endettés pour venir servir avec zèle à la colonie succèdent des administrateurs ayant des biens considérables, habitations, esclaves, nécessaires aux exportations, d’où une désaffection des populations à l’égard du chef de l’épée qui n’est plus totalement un officier intègre mais un riche planteur.
L’objet de cette communication porte sur l’étude des carrières des agents du roi passés en Guyane française entre 1720 et 1809. Nous nous intéresserons plus particulièrement à leurs conditions et lieux de formation, la place de la nomination en Guyane au sein de leurs carrières ainsi que le bilan de leurs actions dans la colonie et leurs mises à la retraite.