La surveillance des maladies infectieuses et parasitaires aux Antilles et en Guyane : détermination des priorités par les professionnels de santé

Les maladies infectieuses et parasitaires aux Antilles, et plus encore en Guyane, présentent des caractéristiques très différentes de la France métropolitaine, tant d’un point de vue qualitatif, du fait d’un environnement tropical et des micro organismes en cause, que quantitatif, le poids de ces pathologies en terme de morbidité et de mortalité étant très supérieur à ce qu’il peut être en métropole.

Afin de hiérarchiser les problèmes infectieux majeurs dans la région Antilles Guyane une consultation écrite, s’inspirant de la méthode de Delphi, a été réalisée auprès d’un panel de professionnels de santé de la région.

L’approche utilisée a permis de quantifier la représentation actuelle des maladies transmissibles qu’ont les professionnels de santé exerçant aux Antilles françaises et en Guyane.

L’objectif de cette étude était de compléter les indicateurs habituels de mortalité et de morbidité afin de procurer une aide supplémentaire pour le choix de priorités de surveillance mais aussi de programmes régionaux de contrôle et de prévention.

Les résultats montrent sans équivoque l’importance que représentent des maladies inexistantes en métropole comme les maladies à transmission vectorielle (Dengue, paludisme, fièvre jaune), ou des maladies dont la gravité et la fréquence ont été oubliées comme les maladies entériques, ou encore des maladies qui présentent des aspects épidémiologiques particuliers comme la leptospirose aux Antilles ou la fièvre Q en Guyane.

Une meilleure prise en considération par les autorités sanitaires de ce problème de santé publique spécifique aux Départements d’Outre Mer reste indispensable pour permettre la mise en place dans chacun des départements de systèmes pérennes et réactifs de surveillance épidémiologique et d’intervention, indispensables pour lutter efficacement contre ces maladies.