L’alimentation en eau potable dans le département de la Guyane : inventaire des moyens actuels de production, analyse des besoins de renforcement et recommandations

Deux problématiques de l’eau distinctes coexistent en Guyane : en milieu urbain, prédominent les problèmes de quantité d’eau disponible ; en milieu rural, ce sont les problèmes de desserte et de qualité de l’eau en lien avec ceux de l’exploitation et de la maintenance des installations.

Sous l’angle technique, le rapport analyse et présente successivement :

1. L’alimentation en eau potable du Centre Littoral et de Kourou :

– Le rapport formule des recommandations pour la mise en œuvre du programme d’urgence de renforcement des capacités de production AEP du Centre Littoral ;
– A l’occasion de l’évaluation des ressources en eau disponibles dans certaines rivières, il recommande de réorienter les études envisagées vers l’étude d’un schéma directeur AEP ;
– Des scénarios progressifs d’aménagement sont décrits, qui apparaissent avantageux à la mission et qui pourraient être affinés et validés dans le cadre d’un schéma directeur conjoint CCCL-Kourou : à court terme, interconnexion des deux réseaux AEP de la CCCL et de Kourou ; à moyen terme, renforcement des installations de captage et de production de Kourou ; à long terme, construction d’une nouvelle usine, soit à proximité de l’usine actuelle de La Comté, soit à Kourou

2. L’alimentation en eau potable de Saint Laurent du Maroni :

– Le rapport confirme l’intérêt de renforcer à court terme le système AEP de Saint-Laurent du Maroni, avec la réalisation conjointe : d’une nouvelle prise d’eau à proximité de l’amont de Saint-Jean, d’une canalisation de refoulement entre ce pompage et l’usine de saint Louis, et enfin d’une troisième ligne de traitement, à Saint-Louis.

3. L’alimentation en eau potable en milieu rural et dans les campous :

– Il est noté que les tâches d’assistance/maintenance des installations représentent le problème le plus aigu. Dans la zone du futur Parc National, elles devraient constituer l’un des arguments les plus déterminants pour sa mise en place rapide, et être incluses comme éléments d’action prioritaires dans sa Charte.

Concernant le débit réservé dans les rivières, le rapport présente quelques réflexions et des suggestions inspirées par les spécificités du territoire, au regard de la vie piscicole.

En matière de financement, le rapport décrit le contexte et formule des propositions :

– Une allocation des fonds européens aujourd’hui fondée sur des bases défavorables à la Guyane. En l’état actuel des choses, l’objectif d’intégration communautaire apparaît fortement compromis, y compris à court terme.
Sans qu’elle n’ait ni les moyens ni la compétence de refonder l’actuelle méthode de calcul sur laquelle repose l’allocation des fonds structurels aux régions, la mission estime cependant qu’une telle refondation est indispensable ;
– Une condition indispensable : la solidarité participative

Le rapport explicite ce que devrait recouvrir l’application, reconnue nécessaire en Guyane,
du principe de la solidarité participative :

– Il recommande la constitution rapide de l’Office de l’Eau de Guyane et il propose qu’il soit impliqué dans la programmation et le financement d’actions de maintenance des infrastructures AEP dans les campous ;
– Il plaide en faveur de l’application à la Guyane de la disposition de solidarité prévueàl’alinéa III de l’article L. 213-9-2 du projet de loi sur l’eau ;
– Il formule des propositions pour l’expression pratique de cette solidarité, appliquée à la Guyane.

– In fine, le rapport introduit les besoins de financement pour le DOCUP 2006-2013.